Comment aider ses parents vieillissants ? La quasi totalité d’entre nous sera tôt ou tard confrontée à cette situation : des parents fragilisés par le grand âge qui perdent en autonomie. Si le modèle traditionnel de la famille donnait aux anciens une place qui allait de soi, il n’en est plus de même aujourd’hui. Familles éclatées, recomposées… aux ruptures relationnelles vient très souvent s’ajouter l’éloignement géographique. Voici quelques clés pour comprendre les enjeux et vous aider à vous orienter vers la solution qui conviendra le mieux à votre situation familiale.
Avec l’apparition des premières faiblesses physiques et/ou psychologiques, c’est toute la relation entre parents et enfants qui est ébranlée. Les rôles ne s’inversent pas mais les rapports sont amenés à évoluer.
S’il est difficile d’accepter le vieillissement de nos parents, c’est parce que bien souvent cette faiblesse vient mettre au grand jour des difficultés anciennes. Les blessures, les incompréhensions resurgissent alors et rendent encore plus difficile la prise en charge. Il y a là un travail sur soi à faire. Accepter handicap et vieillissement chez ses parents, c’est aussi accepter de travailler sur la relation à eux. C’est s’interroger sur la distance nécessaire pour mener à bien sa propre vie, sans culpabilité. Par ricochet, cette question nous confronte aussi à notre propre vieillissement.
Notre conseil → Si vous vous sentez vous aussi fragilisé, n’hésitez pas à demander l’accompagnement d’un professionnel : assistante sociale, voire psychologue ou psychothérapeute.
Au-delà du travail sur soi et de l’acceptation du vieillissement, il y a aussi un échange à créer avec ses parents vieillissants. Les écouter, entendre leur ressenti, étudier avec eux les différentes possibilités. Ce dialogue est nécessaire. Ne pas prendre le temps d’écouter ses parents et d’échanger avec eux, c’est courir le risque de les infantiliser. Au contraire, les associer le plus possible aux décisions qui les concernent permet de prendre la juste place d’aidant de nos parents.
Mais attention, au sein d’une fratrie la charge d’aide aux parents et les décisions ne doivent pas reposer sur les épaules d’un seul (en général l’enfant le plus proche, géographiquement et/ou affectivement). Pour éviter les rancœurs et les non-dits, il est important de veiller à une juste consultation et information de tous et de prendre en compte tous les points de vue.
Notre conseil → Echanger ! Echanger ! Dans cette période de transition, il est important que chacun se sente entendu : vous, vos parents et tous les membres de la famille. Un conseil de famille, avec l’aide d’un tiers, peut dans certains cas s’avérer nécessaire pour déminer des conflits et prendre une décision sereine, respectueuse de chacun.
Vieillir chez soi, c’est le souhait émis par la plupart des personnes âgées. Mais quand les premiers signes de la perte d’autonomie apparaissent, il devient nécessaire, voire urgent, de repenser ce mode de vie. Une première mesure est de réadapter le logement : plan incliné, rampe, douche au lieu de la baignoire, volets électriques… Différents aménagements, parfois peu coûteux, peuvent simplifier la vie de la personne âgée et limiter le risque de chute, première cause d’hospitalisation. Au-delà de ces aménagements, il faut également mettre en place une aide plus régulière. Très souvent, c’est un proche qui prend en charge cette responsabilité. A plus de 85% les aidants des personnes âgées sont des membres de leur entourage familial. Mais ce soutien familial a ses limites. Nombre d’aidants familiaux se déclarent aujourd’hui épuisés à cumuler ainsi journée de travail et assistance aux parents, surtout si le domicile est un peu éloigné.
Notre conseil → Avant de vous engager n’hésitez pas à interroger d’autres personnes qui assument ce rôle de proche aidant. Les cafés des aidants sont des lieux de rencontres et d’échanges qui leur sont consacrés, vous pourrez peut-être y assister. Sinon renseignez-vous auprès de votre CCAS ou du CLIC le plus proche.
Il peut être tentant d‘accueillir un parent chez soi, mais là aussi prudence. La cohabitation, si elle semble simplifier l’organisation, peut s’avérer périlleuse d’un point de vue relationnel et personnel. Comment vous autoriser un temps de répit, du temps libre, des vacances si vous êtes constamment en présence de personnes en attente de réconfort et d’aide ? Comment réussir à garder une relation de qualité quand la fatigue et la promiscuité se font de plus en plus ressentir ?
Notre conseil → Si vous décidez d’accueillir vos parents chez vous, définissez bien le cadre avec votre famille et vos parents. Les règles doivent être claires. Prévoyez aussi des solutions de remplacement pour les moments où vous souhaiterez souffler.
Placer ses parents en maison de retraite apparaît parfois la solution ultime. Il est vrai que les EHPAD qui sont des structures médicalisées conçues pour des personnes dépendantes garantissent à priori un environnement adapté. La réalité n’est pas toujours aussi satisfaisante, les médias s’en font l’écho. Mais là aussi prudence, les situations varient d’un établissement à un autre.
Apparues il y a plus de 25 ans, les résidences services pour seniors sont encore trop peu connues. On en compte environ 500 sur le territoire français. Leur principe : proposer un logement individuel à l’achat ou à la location mais également des services complémentaires :
Conçues pour les personnes autonomes, les résidences services pour seniors s’adaptent généralement aux personnes semi-autonomes. Il est en effet possible de faire appel à du personnel. Soit pour les soins à la personne (assistance pour la toilette, soins infirmiers) soit pour l’entretien du logement. Certaines résidences ont d’ailleurs un service d’accueil. Ce dernier fonctionne sur le principe d’une conciergerie et aide les seniors dans certaines démarches administratives.
Notre conseil → Visitez, interrogez, testez. Les résidences services pour seniors n’ont pas toutes le même fonctionnement. Il est important de se rendre sur place, d’échanger avec le personnel, de discuter avec quelques résidents si cela est possible, et, mieux encore, de tester la formule à l’occasion d’un séjour temporaire. Certaines résidences le proposent spontanément : profitez-en !
C’est une bonne opportunité pour les parents vieillissants comme pour leurs proches de découvrir ce nouveau domicile. C’est en effet un mode de vie «Chez soi, autrement !». Mais c’est également une transition qui se fait en confiance et en douceur.